Bâtiment

PODCAST – Valentin Trollé travaille à améliorer la performance énergétique et environnementale des bâtiments

PODCAST – Valentin Trollé travaille à améliorer la performance énergétique et environnementale des bâtiments

Valentin Trollé est directeur général de l’agence CHABANNE. Avec ses équipes, il travaille à améliorer la performance énergétique et environnementale des projets et notamment des bâtiments. Une expertise particulièrement d’actualité, alors que le projet de loi Climat et Résilience arrive en examen à l’Assemblée.

« La démarche qui a été menée lors de la Convention Citoyenne pour le Climat me rend hyper optimiste. Un échantillon de gens représentatifs du pays se sont posé des questions hyper compliquées. Ça a fini de confirmer le fait que l’environnement est l’affaire de tous. On est tous capable de comprendre, on est tous capable de participer, et à quelque niveau que ce soit. »

Plus d’informations sur : www.avenir-ingenierie.fr

Collection de podcasts financée et pilotée par Atlas selon des axes de coopération  définis dans la convention signée avec le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse et le Ministère de  l’Enseignement Supérieur,  de la Recherche et de l’Innovation avec le  concours des fonds collectés  au titre de la taxe d’apprentissage.

 

Son expertise, les projets collaboratifs d’aménagement urbain

Son expertise, les projets collaboratifs d’aménagement urbain


© Arcadis

Passionné par la maquette numérique et les nouvelles méthodes de travail collaboratif qu’elle implique, Nils Kalfa est devenu ingénieur référent CIM/BIM chez Arcadis.

Bac S, école préparatoire, puis école d’ingénieur… Nils Kalfa a suivi un parcours classique. Son projet professionnel le portait à l’origine vers le secteur de l’aéronautique, puis il a découvert le génie urbain. « C’est un secteur passionnant parce qu’il touche à la ville sous tous ses aspects : aménagement, construction, transports, énergie… ». Attiré par les technologies de modélisation étudiées pendant son cursus à l’EIVP, Nils s’est très vite intéressé au potentiel de la maquette numérique. Il a donc orienté ses recherches vers un stage pouvant toucher à la fois à l’aménagement urbain et au BIM (Building Information Modeling). Un pari gagnant, puisque Arcadis lui a ensuite proposé de poursuivre ses missions à travers un CDI. Pour parfaire sa formation, le jeune ingénieur a pris l’initiative de suivre, en parallèle, une formation au BIM. Aujourd’hui, Nils travaille sur un dossier emblématique : la première mission CIM Manager (City Information Modeling) sortie en appel d’offre ouvert en France à cette échelle. Il concerne la ZAC de Châtenay-Malabry, dont l’appel d’offres a été remporté par Arcadis. Un projet particulièrement complexe, car il comprend une vingtaine de lots immobiliers, chacun conçu selon une démarche BIM. « Le CIM permet d’étendre à tout un territoire les process utilisés dans le BIM pour un seul bâtiment. L’enjeu, un peu comme dans un puzzle, est de réunir tous les éléments et de faire en sorte qu’ils forment un ensemble cohérent ». Ce sera le rôle du CIM manager qui définit les règles de modélisation, les référentiels à utiliser, précise et attribue un rôle à chacun afin d’obtenir une vision globale et pluridisciplinaire du projet. « Le CIM manager n’a pas besoin d’être un expert dans les différentes disciplines, estime Nils, il doit surtout savoir piloter cette démarche collaborative, posséder de solides compétences en organisation et logistique. Enfin, et c’est essentiel, il doit avoir le goût du contact humain pour fluidifier les échanges ».

Une seconde jeunesse pour le musée des beaux-arts de Dijon

Une seconde jeunesse pour le musée des beaux-arts de Dijon


© Architecte ATELIERS LION

Des années d’études et dix ans de travaux permettent de proposer de nouveaux parcours muséographiques.

Écrin du musée, le Palais des Ducs et des États de Bourgogne, classé monument historique, présente une architecture exceptionnelle, composée d’éléments de différentes époques, du XIVe au XIXe siècle. Situé au cœur de la vieille ville, le musée exerce une forte attractivité, il n’était donc pas question de le fermer aux visiteurs d’où un cadencement des travaux en deux principales tranches. Le projet, pour lequel Igrec Ingenierie assure plusieurs missions (bureau d’études, économiste, direction des travaux, CSSI), vise à mettre en harmonie les trois parcours muséographiques avec les corps de bâtiments disposés autour de la Tour de Bar : l’âge d’or, l’âge des lumières et l’âge moderne. Il s’agit de fluidifier les parcours, de réorganiser les circulations verticales pour offrir également les conditions d’accessibilité pour les PMR, mais aussi d’aménager de nouvelles surfaces d’exposition pour présenter des œuvres plus nombreuses et de créer de nouveaux espaces d’accueil, comme un café lumineux et convivial sous la galerie de Bellegarde.

Sur un tel chantier, soumis à de multiples contraintes, comme l‘intervention des services archéologiques pour vérifier les terrassements, la coopération avec l’architecte, ici Ateliers Lion, et la coordination avec l’ACMH (Eric Pallot) s’organisent au quotidien. « La difficulté tient à la découverte de l’existant avec des imprévus auxquels il faut s’adapter » explique Françoise Guillois, chef de projet. Le traitement de l’enveloppe (isolation, vitrage) des bâtiments fait partie des points sensibles. Il faut limiter l’invasion des procédés de climatisation, s’adapter au vécu du bâtiment, prendre en compte l’impossibilité parfois d’installer des doubles vitrages en raison de châssis que l’on ne peut pas modifier. À chaque salle, ses conditions climatiques pour respecter les œuvres d’art qui y sont exposées.

Météo France et l’IGN réunis dans un bâtiment restructuré

Météo France et l’IGN réunis dans un bâtiment restructuré


© Architecture Patrick Mauger

Le chantier visait à faire cohabiter l’imprimerie et de nouvelles activités tertiaires dans un bâtiment remodelé et conçu aux normes THPE.

Les sièges de Météo France et de l’Institut Géographique National ont été regroupés sur un même site, à Saint-Mandé, dans le cadre d’une opération de valorisation du patrimoine de l’État. Dans une première étape, un nouvel immeuble a été construit pour accueillir une partie des équipes. Lors de la deuxième étape a été lancée la restructuration du bâtiment qui abritait l’imprimerie de l’IGN. L’objectif poursuivi était double : permettre à l’imprimerie de continuer à fonctionner tout en aménageant de nouveaux espaces de qualité pour accueillir des activités tertiaires. La maîtrise d’œuvre technique du chantier a été confiée à Setec Bâtiment. Démolition partielle, mise à nu des structures, poteaux et planchers, désamiantage, surélévation pour densifier les volumes (3500 m2 de SHON supplémentaire), création de planchers intermédiaires, les travaux étaient d’autant plus complexes qu’il fallait permettre à l’imprimerie de rester opérationnelle. « Nous n’avons pas eu à intervenir sur les fondations, c’était un atout, mais il a fallu refaire les circulations verticales. Autre difficulté, conduire un diagnostic amiante sur un site partiellement occupé s’avère toujours délicat » relève Jean-Pierre Nony, directeur de projets. Pour contribuer au dialogue avec le bâtiment neuf, construit à proximité, l’architecte, Patrick Mauger, a misé sur un système de patios pour l’ouverture extérieure et la façade a été retravaillée en utilisant le même type de bois, du mélèze. Conçu aux normes THPE (très haute performance énergétique), un système de ventilation naturelle a été privilégié. Il repose sur quatre cheminées thermiques permettant de réguler, en été et mi saison, la température intérieure grâce à la circulation et à l’évacuation de l’air intérieur par convection naturelle. Après un démarrage des travaux en janvier 2012, la livraison est intervenue fin 2014.

Une nouvelle vie pour l’hôpital militaire Bégin

Une nouvelle vie pour l’hôpital militaire Bégin

© Architecte Jean-Philippe Pargade

Ouvert en 1858 pour accueillir des blessés de guerre, l’hôpital Bégin de Saint-Mandé, qui accueille aussi des patients civils, vient de bénéficier d’un vaste chantier de rénovation-extension.

L’ hôpital Begin s’impose aujourd’hui comme un maillon essentiel dans le dispositif de santé civil et militaire de la région parisienne. L’établissement hospitalier, après 10 ans de travaux et un chantier de restructuration qui a coûté 100 M€, est tout à fait opérationnel depuis avril 2017. Lancées en 2002, les premières études ont défini un projet ambitieux visant la construction de 22 000 m2 de Plateau Technique Médical et la réhabilitation du bâtiment d’hospitalisation central. La maîtrise d’œuvre des lots techniques et la coordination des systèmes de sécurité/incendie ont été confiées à Edeis. « Pour des opérations de cette envergure avec des travaux programmés en trois tranches sur plusieurs années, les corrections apportées au projet sont inévitables parce que les besoins mais aussi les réglementations et les normes évoluent. Il faut donc faire preuve de réactivité et être force de proposition » explique Didier Flament, directeur de projet. Parmi les évolutions à prendre en compte, il a fallu aménager sur le site des chambres d’isolement à pression négative pour accueillir en 2015 des patients atteints de la maladie d’Ebola. La construction d’un bâtiment neuf a été privilégiée pour le plateau médico-technique,

« le coût d’une réhabilitation aurait été bien plus élevé. » La conception autour de deux ailes du bâtiment à restructurer a permis d’organiser les travaux en deux tranches sans perturber le maintien des activités hospitalières sur le site. L’hôpital propose 360 lits et places MCO (médecine-chirurgie-obstétrique), une capacité qui peut être portée en situation de crise à 431 lits. Le plateau technique compte une dizaine de salles d’opération et 7 salles d’imagerie médicale. Les nouveaux aménagements ont été conçus pour apporter confort et sécurité aux patients mais aussi au personnel soignant avec une grande attention portée à l’ergonomie des espaces de travail et à la rationalisation des déplacements au sein de l’établissement.

Une nouvelle identité pour Intown, immeuble des années 80

Une nouvelle identité pour Intown, immeuble des années 80

© Agences d’architecture Anthony Béchu et François Leclercq

Cet immeuble tertiaire des années 80 était devenu obsolète face aux attentes d’utilisateurs qui évoluent. La restructuration a changé la donne en proposant un espace de travail de qualité.

Cours intérieures végétalisées, terrasse panoramique, espaces lumineux, services de restauration et de conciergerie, Intown propose sur 21 300 m2 à ses occupants, les services généraux de la Banque de France, un environnement de travail de qualité. Construit dans les années 80, ce bâtiment tertiaire situé à proximité de la gare Saint-Lazare était autrefois occupé par la SNCF. Cédé à SCOR Investment Partners, il a fait l’objet d’un vaste chantier de réhabilitation confié à Bouygues Immobilier en partenariat avec les architectes Anthony Béchu et François Leclercq. Retenue comme entreprise d’ingénierie, Ingérop a également assuré la mission de maîtrise d’œuvre d’exécution. « L’édifice, pourtant pas très ancien, était devenu obsolète. Compte tenu de l’évolution des besoins et des usages, les chantiers de rénovation de ce type vont se multiplier » observe Ludovic Vaz, directeur du pôle projet, direction bâtiment et équipement d’Ingérop. L’enjeu pendant le chantier d’Intown, inséré dans un tissu urbain particulièrement dense, dans le 9e arrondissement de Paris, était de maîtriser la sécurité et les flux, d’autant qu’un parking en sous-sol restait opérationnel. Autre défi pour l’ingénierie, trouver des solutions pour améliorer la qualité de ces espaces à réaménager. La nouvelle enveloppe du bâtiment garantit une efficacité thermique plus performante et les aménagements intérieurs privilégient la lumière naturelle. « Pour bénéficier de plus grandes hauteurs sous plafond nous avons renoncé à installer des gaines de ventilation sous de faux plafonds. La solution retenue, et conçue spécifiquement pour cet immeuble, est celle d’un dispositif qui permet de prendre et de rejeter l’air directement par la façade » explique Ludovic Vaz. Les équipements techniques ont été positionnés de façon à permettre l’aménagement d’une terrasse panoramique sur le toit avec vue à 360° sur Paris. « La modularité des espaces est devenue une priorité dans l’immobilier tertiaire aujourd’hui. Il est donc essentiel de proposer des solutions au niveau des installations techniques qui rendent possibles différents scénarios d’occupation des lieux » conclut Ludovic Vaz.

Le Big Data au service d’une meilleure gestion des flux

Le Big Data au service d’une meilleure gestion des flux

© AREP : photographe Didier Boy de la Tour

Pour prévoir le juste dimensionnement des gares et concevoir des correspondances efficaces, les études de flux sont indispensables. Elles ne se limitent plus aux données quantitatives, mais anticipent le comportement des futurs utilisateurs.

Lieu par excellence de toutes les mobilités, les gares, devenues des pôles d’échanges multimodaux, sont au coeur des nouveaux enjeux de la ville. « Une gare ne se résume pas aux seuls déplacements par train. C’est aussi le centre névralgique où se rencontrent de nombreux modes de transports : métro, bus, tramway, ou encore vélo. Tout l’enjeu est donc d’assurer des parcours optimaux pour les usagers, de façon à réduire au maximum la pénibilité d’une correspondance » explique Nicolas Augris, responsable de l’Unité Flux & Mobilités d’AREP. « Comment donc garantir une fluidité maximale des circulations et prendre en compte le confort des voyageurs, lors de ces ruptures de charge ? C’est la mission de la vingtaine d’ingénieurs de « Flux&Mobilités ». Des outils de simulation dynamique permettent de calculer les déplacements de chaque personne dans l’espace au sein des nouvelles infrastructures. Mais prendre en compte les seules données quantitatives ne suffit plus. « On risque de passer à côté des attentes des différents utilisateurs et de ne pas atteindre l’objectif visé, qui est une utilisation plus efficace de la mobilité collective » précise Nicolas Augris, pour qui il faut revisiter aujourd’hui les modèles classiques. « On prenait en compte les déplacements pendulaires, ceux liés aux loisirs, ceux pour affaires. Se mettre à la place de l’utilisateur permet de comprendre qu’il peut changer de comportement et passer d’une catégorie à l’autre en fonction de son programme ou de ses envies ». Grâce aux outils numériques et au big data, il est déjà possible de disposer d’informations beaucoup plus précises.

Développer de nouvelles approches prenant mieux en compte les utilisateurs.

Les études sur lesquelles travaille l’équipe d’AREP intègrent cette nouvelle donne. Qu’il s’agisse de redimensionner les gares SNCF en interconnexion avec le futur réseau du Grand Paris Express, d’anticiper la gestion des flux de voyageurs lors de perturbations de la circulation des trains, ou encore d’étudier l’aménagement intérieur du hall du Musée national d’Art moderne à Paris, la méthode est similaire. Elle s’intéresse à la fois à la vision du planificateur et à l’expérience des futurs utilisateurs. Présente à l’international, AREP intervient sur des projets mobilité dans plusieurs pays du globe. « Chaque pays présente bien sûr des spécificités mais à partir de solutions que l’on développe ailleurs, il est possible de tirer des enseignements précieux pour les évolutions à venir sur notre territoire national » estime Nicolas Augris. « Ainsi, explique-t-il, il existe une grande mixité d’usages de la voirie par différents véhicules. Sur la place de l’Opéra à Hanoï, bus, vélos, voitures, piétons…, coopèrent pour maintenir une relative fluidité du trafic. Demain, chez nous, avec l’introduction du véhicule autonome, il sera intéressant de s’inspirer de ces pratiques pour concevoir les nouveaux modèles et appréhender différemment le partage de l’espace public ». Cette mutualisation des expériences pourrait alimenter les réponses à trouver sur un territoire national où les contraintes foncières permettent difficilement de développer de nouvelles infrastructures de transport ex nihilo et nous imposent souvent de faire mieux avec l’existant.