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Le transport autonome va révolutionner la mobilité urbaine

Le transport autonome va révolutionner la mobilité urbaine

Piloté par Suez Consulting, le projet E-Vasion étudie comment intégrer les technologies autonomes dans une offre globale de mobilité, en favorisant leur usage collectif, plutôt que le développement de services trop individualisé qui conduirait à une augmentation du trafic.

Le véhicule autonome ne relève plus de la science-fiction. Demain, il fera partie de notre quotidien. Mais comment allons-nous l’utiliser, et avec quels bénéfices, voire même quels inconvénients ? C’est à ces questions qu’ambitionne de répondre le projet e-vasion lancé il y a trois ans et piloté par Suez Consulting en partenariat avec le LAET (Laboratoire aménagement, économie, transports) et le soutien de l’ADEME Rhône-Alpes. « Si le véhicule autonome est de plus en plus présent dans l’actualité, il n’est pas encore vraiment pris en compte par les collectivités dans leurs nouveaux projets d’offres de transports publics. Alors même qu’il serait nécessaire d’anticiper les changements dont il est porteur » explique Vincent Lichère, directeur Territoires, Villes et Transports de Suez Consulting. Aujourd’hui la politique de la ville cherche à réduire le trafic, la consommation d’énergie et la pollution. L’automatisation des mobilités pourrait, à l’inverse, conduire à un regain d’attractivité du véhicule individuel, au détriment de ces objectifs. « Même si les projections réalisées par l’OCDE indiquent que les voitures en circulation seront moins nombreuses, il ne faut pas oublier qu’elles rouleront davantage, et parfois à vide » explique Vincent Lichère. D’où l’intérêt d’intégrer le véhicule autonome dans une politique globale de mobilité avec une offre de services mieux adaptée aux besoins des particuliers.

Les technologies autonomes au service du transport collectif.

Six applications types ont été identifiées par le projet e-vasion, qui a pris pour terrain d’expérimentation l’agglomération lyonnaise avec le concours des élèves ingénieurs de l’Ecole Nationale des Travaux Publics. La navette autonome pourrait ainsi assurer la desserte du dernier kilomètre entre une gare et une zone d’activité. Un minibus périurbain autonome pourrait, de son côté, faciliter la desserte interne de quartiers résidentiels. Pour les déplacements au sein d’un même quartier en centre-ville, il serait possible de proposer là encore des navettes autonomes, utilisables par les habitants ou par les touristes. Même chose pour la desserte interne de grands sites comme les universités ou les hôpitaux. Sur une ligne de bus ou de tramway, l’automatisation permettrait de multiplier les fréquences et d’étendre les plages horaires avec un coût maîtrisé.
Vers une nécessaire régulation.

Le premier volet du projet e-vasion est aujourd’hui arrivé à son terme. Les équipes de Suez Consulting planchent désormais sur la question de la continuité de l’offre. « Il y a trois ans nous étions précurseurs, aujourd’hui les initiatives foisonnent. Poursuivre la réflexion s’impose autour de ce que l’on appelle le « mobility as a service, c’est-à-dire une approche orientée utilisateur, permettant de proposer des solutions de mobilité de bout en bout » explique Vincent Lichère. « Il est crucial d’intégrer les nouvelles technologies autonomes dans l’offre de transport collectif. Le corollaire est de réfléchir à un encadrement réglementaire pour faciliter la collaboration entre les différents acteurs publics et privés (opérateurs historiques, mais aussi nouveaux entrants comme les start-ups). Cela demande une réflexion d’envergure. Les collectivités pourraient passer d’autorités organisatrices de transport à autorités régulatrices de transport. »