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Avec la navette, en route vers le véhicule autonome !

Avec la navette, en route vers le véhicule autonome !

Le véhicule autonome devrait faire son entrée rapidement dans la sphère des transports collectifs, sous la forme de navettes qui viendront compléter et améliorer l’offre disponible aujourd’hui.

Comment intégrer les nouvelles technologies d’automatisation des véhicules dans la planification et la conception des systèmes de transports de nos villes et agglomérations ? La question interpelle aujourd’hui toutes les collectivités. « Il y a une vraie prise de conscience de la nécessité d’aborder ces questions sans attendre, pour prévoir les infrastructures qui seront nécessaires demain » constate Yassine Eddaraï, responsable Systèmes de transport et Mobilité d’Arcadis.

« Le rôle des entreprises d’ingénierie est d’accompagner les gestionnaires de réseaux dans cette évolution technologique. Pour cela, nous travaillons sur les aspects techniques afin de quantifier le potentiel des futurs véhicules autonomes. Nous faisons aussi de la prospective pour anticiper la façon dont il sera possible de les intégrer dans une planification des systèmes de transports à long terme et plus largement pour évaluer les impacts en matière d’urbanisme ».

Arcadis a ainsi co-publié en avril 2017 une étude, « Driverless future », qui se présente comme une feuille de route pour les décideurs confrontés aux nouveaux enjeux liés au développement du véhicule autonome. Si les expérimentations présentées sont essentiellement menées aux Etats-Unis, les problématiques, en termes d’impact sur l’urbanisme et l’organisation des systèmes de transport, sont universelles et les enseignements peuvent profiter à tous.

Et très bientôt… Des navettes autonomes dans nos villes.

« La technologie avance à un rythme accéléré et on peut imaginer qu’à un horizon de cinq ans, il sera possible d’intégrer des véhicules autonomes de type navette dans un réseau de transports publics » estime Yassine Eddaraï. Les applications possibles pourraient être de relier les portions encore non desservies au service existant, à l’image du problématique « dernier kilomètre. Leur mise en service sur des portions de réseau routier spécialement adaptées devrait faciliter leur possible déploiement. »

En 2017, Tisseo collectivités, autorité organisatrice des mobilités à Toulouse, a missionné Algoé et Arcadis, pour étudier les conditions juridiques, techniques et financières d’un service navette autonome sur les lieux les plus opportuns du territoire. Cette étape pourrait donner lieu à des études plus approfondies au sein de secteurs ciblés courant 2018.

Pour ce qui est des flottes de véhicules proposant du transport individuel, à l’image des taxis ou des VTC, il faudra certainement attendre plus longtemps pour des questions technologiques et réglementaires liées à la sécurité routière. Pour autant, les collectivités doivent d’ores et déjà anticiper l’arrivée de ce nouveau service, qui risque de venir concurrencer une offre de transport collectif qu’elles organisent. L’arrivée du véhicule autonome impose aussi de repenser l’aménagement urbain. Il faudra, par exemple, aménager des carrefours avec des systèmes de communication intégrés pour permettre l’échange d’informations. Les habitudes de consommation seront également amenées à évoluer : les consommateurs achèteront désormais un service et non plus un bien, avec pour conséquence une réduction du nombre de véhicules en circulation. Il y aura donc certainement moins de besoins en places de parking, mais il faudra néanmoins prévoir des espaces de stockage.

Enfin, le risque est grand de voir se multiplier des véhicules circulant à vide avec une incidence négative sur les conditions de trafic. Autant de questions qu’il est vital de soulever aujourd’hui pour pouvoir agir en amont et non pas en réaction, demain, avec un temps de retard.