Stella Adrien

L'océan fluorescent

L'océan fluorescent

Comment savoir d’où vient une goutte d’eau en plein milieu de l’Océan Arctique? On mesure généralement sa température et sa salinité. Mais parfois, ça ne suffit pas pour faire la différence entre certaines masses d’eau. On peut alors utiliser la teneur en matière organique, et ces dernières années, on s’est rendus compte qu’on pouvait facilement la mesurer via la fluorescence. On peut savoir, en faisant descendre un capteur sous l’eau, d’où vient chaque couche de l’océan. C’est un peu comme différents thés : les plantes, les feuilles, les animaux qui se décomposent dans chaque partie du globe se dissolvent en partie et donnent à chaque rivière une empreinte fluorescente particulière. Elle est très différente de l’eau plus pure qui provient de la fonte des glaces. Quand on mesure la fluorescence à un point de l’océan, on peut dire par exemple que les premiers 100m sous la surface viennent de tel glacier, puis les 200m suivants de telle rivière. Si on fait ça à plusieurs endroits, on peut trouver quels sont les courants en profondeur et comment ceux-ci sont impactés par le changement climatique. Ici, à DTU Aqua, je conçois une unité de calibration pour un capteur de fluorescence deployable en mer. Elle permet de mesurer la fluorescence à différentes températures et concentrations de matière organiques simultanément avec ce capteur et avec un autre fluoromètre de laboratoire, plus précis. Cela permet de faire des mesures homogènes, comparables et plus fiables une fois en mer.

Stella Adrien