Industrie

 

Elle veille à la sécurité des avions de la famille A320

Elle veille à la sécurité des avions de la famille A320

Ingénieure en charge du suivi de navigabilité de la flotte des A320, elle passe au crible chaque incident ayant perturbé le vol de l’un des appareils, avec pour mission d’assurer le maintien de la navigabilité des avions.

La valeur n’attend pas le nombre des années ! À 25 ans, Tatiana fait figure de benjamine parmi les experts avec qui elle travaille au quotidien chez APSYS pour assurer le suivi des incidents en service pouvant affecter les différents systèmes des appareils de la flotte des A320. L’aéronautique pour Tatiana, c’est une longue histoire d’amour. Lycéenne, elle longeait régulièrement les pistes de l’aéroport de Nantes. Elle a passé dès la classe de seconde son brevet d’initiation au pilotage. Et aujourd’hui, la jeune ingénieure a enfin les moyens de reprendre des cours pour décrocher son brevet de pilote. Sa passion a guidé son parcours de formation. Elle a commencé par un BTS aéronautique à Saint-Nazaire pour acquérir un bagage technique avec une deuxième année en apprentissage chez Airbus.

Puis, elle a décroché son diplôme d’ingénieur à l’ENAC (Ecole Nationale de l’Aviation Civile). « J’ai eu la chance de faire partie de la première promotion pouvant suivre le cursus en apprentissage ». Là encore, elle réalisera son apprentissage chez Airbus à Toulouse au département. Repérée par APSYS, elle est recrutée avant même la fin de ses études et travaille aujourd’hui comme ingénieure, chargée du suivi de navigabilité de la flotte A320, au sein d’une équipe transnationale de 8 personnes intervenant sur l’ensemble des programmes de la flotte Airbus. Concrètement, Tatiana doit comprendre l’origine de chaque incident (l’analyse détaillée étant réalisée par les responsables systèmes du bureau d’études en se basant sur les rapports fournis par les compagnies aériennes : témoignages des pilotes, des Personnels Navigants Commerciaux, et parfois même par des passagers, diagnostics de pannes… Elle est ensuite chargée d’évaluer son impact sur la navigabilité des avions (aptitude de l’avion à effectuer des missions dans des conditions acceptables de sécurité vis-à-vis des passagers, des équipages transportés, des autres aéronefs et des territoires survolés), et définir la nécessité et le planning de mise en place de mesures correctives. Ce travail d’investigation suppose aussi un véritable esprit d’équipe : il faut interagir avec les différents départements, faire le lien avec les bureaux d’études chargés d’apporter des solutions et avec les autorités administratives, comme l’Agence européenne de la sécurité aérienne. « Tout au long du processus, insiste Tatiana, la sécurité résulte de l’engagement de chacun ».

La sûreté nucléaire pour objectif

La sûreté nucléaire pour objectif

Du CEA (Commissariat à l’Énergie atomique et aux Énergies alternatives) à TechnicAtome, Marie Champagnat continue à explorer la diversité d’une filière dont les enjeux sûreté demeurent particulièrement sensibles.

La radioprotection dans la filière nucléaire, Marie Champagnat ne s’y était pas particulièrement intéressée avant son stage au CEA à Saclay. Souhaitant rebondir après une année de prépa trop théorique à son goût, elle avait décidé, avant de s’engager dans des études d’ingénieur, de décrocher un DUT en Mesures Physiques pour se plonger dans des travaux plus appliqués. Au sein du Département des Matériaux pour le Nucléaire du CEA, son tuteur, un jeune chercheur, lui a ouvert les portes des différents laboratoires, « il m’a fait m’intéresser au monde du nucléaire en me faisant découvrir ses enjeux, en me laissant prendre des initiatives et être autonome, ce qui a été source de motivation pour moi » se souvient Marie. À l’École Nationale Supérieure de Physique, Électronique, Matériaux de Grenoble, elle choisit donc, pour son cursus d’ingénieur, de se spécialiser dans le génie énergétique et nucléaire. Et à l’issue de son stage de fin d’études chez TechnicAtome, elle intègre l’entreprise comme ingénieure d’études en radioprotection. « Je travaille aujourd’hui dans la filière défense sur des projets très variés avec pour objectif de garantir la sûreté des installations dès la conception, pendant l’exploitation et jusqu’à leur démantèlement » explique Marie. Parmi ses missions : analyser par simulations numériques différents scénarios incidentels et accidentels sur les chaufferies nucléaires embarquées. L’objectif ? Evaluer les conséquences radiologiques de ces situations sur le personnel du navire et sur le public dans le but de définir, si nécessaire, les moyens à mettre en œuvre afin de limiter leur impact et protéger les populations. Marie fait aussi ses premiers pas dans la radiochimie. « Cette spécialité consiste à analyser des prélèvements d’eau du circuit primaire des sous-marins nucléaires afin de vérifier le bon fonctionnement de la chaufferie ». La jeune ingénieure qui voulait bannir la routine de son activité professionnelle, se dit aujourd’hui comblée.

Il facilite la transition numérique des laboratoires

Il facilite la transition numérique des laboratoires

Grâce à une double formation en sciences de la vie et bio-informatique, il accompagne les équipes de production de laboratoires pharmaceutiques dans le déploiement de solutions numériques indispensables à une traçabilité efficace.

Lorsqu’il était étudiant en biochimie, Walyd Khenoussi se voyait bien devenir chercheur pour s’investir dans la recherche et développement. Un job d’été dans un grand laboratoire pharmaceutique lui a heureusement permis de découvrir qu’il se fourvoyait. « Le travail de paillasse avec ses manipulations répétitives s’avérait très frustrant, en revanche j’ai découvert tout l’intérêt de l’analyse des données ». Il complète alors sa formation par un master en bio-informatique, et le voilà aujourd’hui ingénieur validation chez Assystem Care, détaché dans un laboratoire pharmaceutique confronté à la transition numérique. « J’ai pour mission d’accompagner les équipes pour faire évoluer les dossiers papier des lots de médicaments vers un format numérique. C’est un enjeu essentiel, qui permet de garantir la traçabilité de la matière jusqu’au produit fini, tout en s’assurant du respect des bonnes pratiques de fabrication » explique Walyd. Les dossiers papier remplis à la main ne sont pas à l’abri d’erreurs humaines ou de manipulations frauduleuses, à la différence des lots électroniques, plus sûrs. Ce travail de qualification des équipements de production, le jeune ingénieur le mène en relation étroite avec les équipes sur le terrain. « Il faut comprendre la façon dont elles opèrent pour éviter les régressions lors du déploiement du nouveau système et lorsqu’il est en place, vérifier qu’il correspond bien aux besoins et que tous les points à contrôler le sont effectivement » précise Walyd. Sa double expertise en sciences de la vie et en informatique constitue un atout précieux, de même que l’expérience acquise comme opérateur de production dans un laboratoire. Dans un univers pharmaceutique très règlementé avec des procédures très strictes à suivre, Walyd découvre que la routine n’est pas à craindre, chaque site ou ligne de production ayant ses spécificités avec des solutions logicielles qu’il faut à chaque fois adapterGrâce à une double formation en sciences de la vie et bio-informatique, il accompagne les équipes de production de laboratoires pharmaceutiques dans le déploiement de solutions numériques indispensables à une traçabilité efficace.

Lorsqu’il était étudiant en biochimie, Walyd Khenoussi se voyait bien devenir chercheur pour s’investir dans la recherche et développement. Un job d’été dans un grand laboratoire pharmaceutique lui a heureusement permis de découvrir qu’il se fourvoyait. « Le travail de paillasse avec ses manipulations répétitives s’avérait très frustrant, en revanche j’ai découvert tout l’intérêt de l’analyse des données ». Il complète alors sa formation par un master en bio-informatique, et le voilà aujourd’hui ingénieur validation chez Assystem Care, détaché dans un laboratoire pharmaceutique confronté à la transition numérique.

« J’ai pour mission d’accompagner les équipes pour faire évoluer les dossiers papier des lots de médicaments vers un format numérique. C’est un enjeu essentiel, qui permet de garantir la traçabilité de la matière jusqu’au produit fini, tout en s’assurant du respect des bonnes pratiques de fabrication » explique Walyd. Les dossiers papier remplis à la main ne sont pas à l’abri d’erreurs humaines ou de manipulations frauduleuses, à la différence des lots électroniques, plus sûrs. Ce travail de qualification des équipements de production, le jeune ingénieur le mène en relation étroite avec les équipes sur le terrain. « Il faut comprendre la façon dont elles opèrent pour éviter les régressions lors du déploiement du nouveau système et lorsqu’il est en place, vérifier qu’il correspond bien aux besoins et que tous les points à contrôler le sont effectivement » précise Walyd. Sa double expertise en sciences de la vie et en informatique constitue un atout précieux, de même que l’expérience acquise comme opérateur de production dans un laboratoire. Dans un univers pharmaceutique très règlementé avec des procédures très strictes à suivre, Walyd découvre que la routine n’est pas à craindre, chaque site ou ligne de production ayant ses spécificités avec des solutions logicielles qu’il faut à chaque fois adapter

Produire autrement grâce à la fabrication additive

Produire autrement grâce à la fabrication additive

Jeune cheffe de projet chargée de construire une offre autour de la fabrication additive chez Segula Technologies, Mélanie Chevé se frotte au quotidien à de nouveaux challenges technologiques.

Elle rêvait d’être pilote de ligne, c’est dans l’ingénierie industrielle que Mélanie Chevé a finalement trouvé sa voie. Sa formation à l’École supérieure nationale des arts et métiers a été décisive. « Cela m’a ouvert le champ des possibles avec des challenges incroyables ». Découvrir, créer, passer de l’univers scientifique aux réalisations concrètes, c’est ce qui la motive dans sa mission de cheffe de projet fabrication additive chez Segula Technologies. À tout juste 25 ans, la jeune ingénieure est chargée, au sein d’une petite équipe de quatre personnes, de définir et de structurer la nouvelle offre que l’entreprise d’ingénierie pourrait proposer autour de la fabrication additive. « C’est une technologie de rupture qui continue d’évoluer et peut intéresser tous les secteurs. Elle permet surtout d’aborder tous les aspects d’un projet, de la conception au design en passant par le choix des matériaux et jusqu’à la fabrication » explique Mélanie, qui est entourée d’experts métiers multi-physiques en interne SEGULA qui sont à même de lui apporter toutes les connaissances et compétences pour la justification des pièces fabriquées, quels que soient les secteurs d’activités. Conseiller les clients intéressés, dialoguer avec les différents opérateurs, creuser le potentiel de cette technologie innovante, fait partie de son quotidien. « Jusqu’ici, on enlevait de la matière. Aujourd’hui on en ajoute ; c’est une nouvelle géométrie de la fabrication qui se dessine ». Il est possible de gagner en masse, d’économiser des matériaux comme le titane (qui coûtent très cher), mais aussi de réaliser très rapidement des prototypes pour valider un concept. Il n’y a plus besoin de créer des outillages spécifiques pour fabriquer des pièces. De nouvelles potentialités émergent sans cesse. Le challenge par l’innovation ne fait que commencer pour Mélanie.

Des livraisons par voie fluviale avec Green Deliriver

Des livraisons par voie fluviale avec Green Deliriver

Pour transporter des marchandises jusqu’au coeur de Paris, Green Deliriver associe un navire écologique et un convoyeur autonome électrique. Conçu par Segula Technologies, le projet ambitionne d’assurer les livraisons jusqu’au dernier kilomètre.

Avec le développement de l’e-commerce, les besoins en logistique ne cessent de croître. Une mauvaise nouvelle pour la planète, car le secteur des transports reste l’un des plus gros émetteurs de dioxyde de carbone en France et dans le monde. L’ingénierie travaille à proposer des solutions alternatives plus écologiques. C’est le cas de « Green Deliriver », un projet de navire fluvial, qui a été sélectionné et présenté dans le cadre de la COP 21 à Paris par Segula Technologies. Ce projet a été lancé en partenariat avec la CAMY (Communauté d’agglomération de Mantes en Yvelines, intégrée depuis 2016 dans la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise), avec pour objectif d’étudier le potentiel de la voie fluviale pour transporter les marchandises vers et dans Paris. La solution imaginée par les ingénieurs de Segula Technologies mise sur l’intermodalité pour répondre aux besoins logistiques, tout en prenant en compte les exigences d’un transport moins polluant. « Au-delà de la mise au point d’un système de livraison par bateau, il était important d’apporter une réponse globale pour livrer les marchandises jusqu’aux centres urbains » insiste Jean-Luc Baraffe, directeur R&D de Segula Technologies.

Associer navire et convoyeur autonome.

Le navire a été conçu à partir de matériaux composites pour alléger la coque. Son design a été spécialement étudié pour optimiser l’hydrodynamisme, mais aussi pour une meilleure intégration dans l’environnement urbain, facteur essentiel dans des zones particulièrement touristiques. Biogaz et électricité ont été privilégiés pour réduire la pollution de l’atmosphère et les nuisances sonores. Et surtout, le bateau est équipé d’un convoyeur, sous la forme d’un module électrique semi-autonome (qui pourra évoluer vers une autonomie à 100%), afin de faciliter les livraisons au dernier kilomètre. Un système d’escalator permet de décharger les marchandises sans avoir besoin de grue et le module convoyeur peut passer sans difficulté du quai sur un camion ou même sur un tram ou un TER. « Un prototype devrait être opérationnel en 2018 et il intéresse déjà les professionnels de la logistique. Il peut, en effet, devenir un élément essentiel d’un système de transport multimodal plus écologique et qui réponde aux exigences d’un environnement urbain où les réglementations sont de plus en plus strictes, de façon à limiter les émissions de CO2 » analyse Jean-Luc Baraffe. Les Parisiens ont pu découvrir Green Deliriver sur le bassin de la Villette dans le cadre de l’exposition « Paris de l’Avenir, des solutions concrètes pour le climat s’exposent à ciel ouvert » fin 2015. En attendant de le voir demain, peut-être, descendre la Seine pour livrer les colis jusqu’au coeur de la capitale.

Stations à Gaz Naturel pour Véhicule : un marché en devenir

Stations à Gaz Naturel pour Véhicule : un marché en devenir

Le gaz naturel pour véhicule (GNV), moins polluant que le diesel, séduit de plus en plus d’entreprises et de collectivités pour leurs flottes de véhicules. Les entreprises d’ingénierie sont sollicitées pour accompagner la migration vers ce carburant alternatif et travailler sur les les projets de création de nouvelles stations GNV.

Les travaux de la COP 23, qui s’est tenue à Berlin en novembre dernier, ont une fois encore souligné l’urgence de la lutte contre le changement climatique et la pollution. En grande partie responsable d’un taux trop élevé de particules fines dans nos villes, le diesel est montré du doigt. La directive européenne AFI (Alternative Fuels Infrastructure) demande aux Etats membres de proposer des carburants alternatifs. Avec des émissions de dioxyde d’azote inférieures de 50% par rapport au diesel et des émissions de particules quasiment nulles, le gaz naturel pour véhicule constitue une réponse intéressante au problème. Si Le CANCA (Cadre National pour le Développement des Carburants Alternatifs) proposé par le gouvernement français début 2017 donne la priorité au véhicule électrique, il prévoit un réseau de 140 stations GNV sur l’Hexagone à l’horizon 2025. Ce maillage est insuffisant, selon l’Association Française du Gaz Naturel pour Véhicules qui estime les besoins à 250 stations d’ici à fin 2020.

Accompagner la conversion des flottes.

« Nous avons recensé pas moins de 53 projets de stations GNV en France en 2017 » confirme Florent Henry, ingénieur conseil chez EPI, « il s’agit de projets portés par des acteurs privés et des collectivités territoriales ». Sociétés de transport et entreprises du BTP investissent, en effet, de plus en plus dans des véhicules roulant au GNV pour réduire leur empreinte écologique. Et les collectivités territoriales sont toujours plus nombreuses à étudier la conversion au GNV de leur flotte de transport public et de collecte. « Les entreprises d’ingénierie sont sollicitées pour réaliser des études d’opportunité avec impact financier de la migration sur les coûts d’exploitation et de maintenance ». En cas de migration, cela suppose aussi de travailler sur l’adaptation des bâtiments techniques. « La ville de Paris va accélérer le déploiement des véhicules roulant au GNV à partir de 2018 pour la collecte des déchets et le nettoyage des rues. Cela implique l’adaptation et la mise en conformité des garages qui accueilleront ces véhicules. Ce sont des problématiques que maitrisent bien les entreprises d’ingénierie qui interviennent dans le domaine industriel et en présence d’atmosphères potentiellement explosives » précise Mathieu JADOULE, expert énergies durables d’EPI.

Étoffer le réseau des stations d’avitaillement.

Pour ce qui est de la création des stations de distribution de GNV, l’expertise de l’ingénierie sera particulièrement utile pour étudier le raccordement au réseau de gaz, en étroite collaboration avec GRDF, et le dimensionnement des installations. « Les stations sont souvent installées dans des zones industrielles ou périurbaines. Outre les études pour optimiser le positionnement de la station GNV pour le raccordement au réseau existant, il faut tenir compte du potentiel et du profil d’utilisateurs GNV sur le territoire concerné. Cette étude conditionne les choix techniques pour le dimensionnement de la station et notamment pour le stockage tampon » explique l’ingénieur d’EPI. Les projections communiquées à l’AFGNV par les porteurs de projets de stations conduisent à une estimation de 180 points d’avitaillement en GNV d’ici à fin 2018 sur le territoire français. Le marché est donc porteur. Il pourrait l’être davantage encore si les pouvoirs publics mettaient en place, comme le demande l’AFGNV, des mesures incitatives pour décider les particuliers à choisir un véhicule roulant au GNV, ou BioGNV à partir de biométhane, le gaz vert issu de la méthanisation. Mais le coût, plus élevé que celui d’un véhicule essence ou diesel, reste aujourd’hui un frein.